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Les Etapes d'une enluminure médiévale
1°) La peau. On découpe un morceau de peau tannée que l'on humidifie entre deux chiffons mouillés 10 min, puis on l'agraphe sous tension à un contre-plaqué comme ci contre.
On imperméabilise le parchemin en
On roule une gomme de mie de pain sur toute la surface pour s'assurer qu'il ne reste plus de poudre, et on place sur un calque au crayon B la lettrine, puis on repasse sur l'envers du calque avant de le repasser avec un 2H sur le parchemin; pour ne pas bouger on scotche le calque sur la peau.
étalant un peu de la Ponce Soie avec un autre petit morceau de peau; on retire ce qui reste avec un pinceau-éventail et désormais il n'est plus permis de toucher le parchemin avec ses mains! Il faudra donc utiliser un chevalet en bois chaque fois que ce sera nécessaire.
2°) La dorure.
L'or est toujours posé sur un relief bombé appelé gesso ; celui ci est fait maison en général et se conserve à l'état solide; il est rouge à cause du bol d'Arménie qui le compose ce qui permet de faire ressortir l'or. On coupe donc un petit morceau qu'on laisse fondre dans un coquillage rempli de quelques gouttes d'eau de pluie jusqu'à obtenir un mélange crémeux parfaitement dissous( tout le succès dépend de cette étape...); On l'applique au pinceau en allant toujours d'un sens à l'autre de manière très rigoureuse; si nécessaire on le mettra en 2 ou plusieurs couches successives après séchage en faisant attention qu'il n'y ait plus de micro bulles une fois appliqué;
Ce bombé rouge est poli à la pierre agate ou une dent de loup; alors on découpe des morceaux de feuilles d'or d'applique à 23.75 carats et on les colle sur le gesso simplement en soufflant sur ce dernier ; on retire avec un pinceau souple et sec l'or superflu qui se retire de lui-même; on appliquera entre 2 et 5 couches d'or simplement en soufflant avant la pose ce qui réactive chaque fois la colle de poisson qui compose le gesso. Après un quart d'heure de pose on brunit délicatement l'or avec l'agate ce qui le fait briller extrêmement ; on peut aussi le marteler avec un poinçon ce qui donne aussi un très beau rendu! il faut brunir par temps chaud et sec sinon c'est impossible...(ou sèche-cheveux)
3°) Les pigments
Les pigments sont soit naturels,soit synthétiques, mais toujours sous forme de poudre solide. Il faut donc un liant pour appliquer les diverses couleurs. On place sur un carreau de faïence lisse un peu de poudre qu'on entoure de liant; ce liant est appelée détrempe médiévale et est composée de blanc d'œuf et d'eau de miel ( on peut aussi utiliser un jaune d'œuf lavé, percé en le retirant de sa poche, puis mélangé en même proportion à de l'eau de pluie au vinaigre blanc; mais ce liant se conserve peu tandis que l'autre se conserve longtemps au réfrigérateur!)
on ajoute enfin à la pipette 2 gouttes d'eau de pluie(ph neutre), puis on écrase le tout à la molette; il n'y a plus qu'à se servir au pinceau en une ou plusieurs couches successives selon les pigments , appliqué par très fines couches chaque fois pour éviter le craquellement au séchage.
4°) Finition
On travaille les rehauts ce qui donne toutes les nuances surtout dans les drapés, opération difficile et longue à cause du temps de séchage, puis on passe tous les contours au noir de suie avec un pinceau 0 allongé et réservé à cet effet; cette phase est très délicate et demande beaucoup de minutie...le blanc de titane est le pigment le plus employé en enluminure médiévale car il est présent presque partout pour affiner les détails.
Enfin, on découpe la peau au cutter, on la met dans un cadre sans oublier la Marie-Louise (ou passe partout) car l'or étant surélevé, le verre ne doit pas toucher celui-ci!
ce "D" médiéval du 12ème aura pris 15h (difficulté faible).
On termine par la Calligraphie correspondante à l'encre ferrique.
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